Composé durant la pandémie, le disque met ainsi en exergue, dans des pensées aériennes, la fragilité de la condition humaine face aux altérations de son environnement. C’est notamment le thème du premier morceau, qui donne son titre à l’album. « Le pic de tout » illustre le point de basculement entre la période faste et insouciante de croissance énergétique et le déclin inévitable. Face au gouffre qui se profile, il devient nécessaire de délaisser les paradis artificiels pour se reconnecter à soi. Mais dans cette fable écologique où l’homme et l’environnement sont interdépendants, les intempéries, le vent, l’orage, la foudre, les flots, symbolisent autant d’obstacles dans le cheminement solitaire de l’Homme (« Devant », « Les Sirènes »).

Et l’exil est-il vraiment une solution ? « Ailleurs » peut bien se présenter en terre d’espoir, celle de retrouver l’autre (« Thilda » ?), il n’en demeure pas moins emprunt de mélancolie et de nostalgie. Et le rêve d’être deux se mue en fantasme. Le sensuel « cinéma », reprise de Claude Nougaro, tourne à l’obsession. Il est alors urgent de regagner la réalité. Une décharge, un « électrochoc », pour se réveiller, raviver l’énergie et se redresser. A l’inverse du « colosse », métaphore d’une société avide qui visera toujours plus haut et plus loin, mais dont les pieds d’argile provoqueront l’écroulement. C’est alors sous les décombres de cette civilisation avide et superflue, dans ce paysage postapocalyptique, que l’on pourra enfin découvrir le « Dessous des choses ».

Le Pic de tout se découvre ainsi comme un album d’anticipation construit sur des nappes numériques et organiques au service d’une ambiance moderne, presque science-fictionnel, qui invite à une réflexion poétique et à la contemplation.

Enregistré, mixé et masterisé en toute autonomie dans le home-studio de Colin Vincent, « Le pic de tout » sera disponible le 10 novembre prochain.

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Crédit photo : Manon Roblet